Angoisse, vas-t’en…

Elle arrive, quand je suis dans la foule.

Elle prend un air fantaisiste, de malice.

Elle saisit mon cœur, comme si c’était une boule.

Quel horrible supplice…

Angoisse, vas-t’en…

Je ne veux plus de ta déprime.

Je n’apprécie pas ta présence.

Je n’aime pas tes pensées.

Je n’en peux plus, de tes maladresses.

Elle me connaît depuis trop longtemps.

Elle sait comment me malmener.

Elle agit à n’importe quel moment.

Elle prend plaisir à me torturer.

Angoisse, vas-t’en…

Je ne t’aime pas, tu m’étouffes.

Je ne veux plus de tes caprices.

Je ne supporte pas tes crises.

Je n’en peux plus de tes insomnies.

Elle connaît mes peurs.

Elle profite quand je suis affaiblie.

Elle joue sur mon humeur.

Elle sait que j’ai des phobies.

Angoisse, vas-t’en…

Je n’aime pas ta compagnie.

Je déteste ton attitude.

Je ne veux plus de tes émotions.

Je n’accepte plus tes déprimes.

Elle adore utiliser mes incertitudes.

Elle aime mes incompréhensions.

Elle ressent mes lassitudes.

Elle connaît mes inattentions.

Angoisse, vas-t’en…

Laisse-moi tranquille ! Tu m’empêches d’avancer.

Laisse-moi vivre ! Tu m’étouffes sans ménagement.

Laisse-moi respirer ! Tu prends tout mon oxygène.

Laisse-moi rêver ! Tu m’empêches d’espérer.

Elle débarque, même si je suis accompagnée.

Elle me surprend, même si je suis en famille.

Elle m’embête, même si je suis bien entourée.

Elle arrive, même si je suis avec des amies.

Angoisse, vas-t’en…

Sors de ma vie, je ne suis pas ton âme sœur.

Passe ton chemin, je me porterai mieux ensuite.

Libère-moi, oublie-moi, envoles-toi.

Éloigne-toi de ma vie, de mes songes.

Le poète et son crayon noir